Письма с Прусской войны - читать онлайн книгу. Автор: Денис Сдвижков cтр.№ 85

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Онлайн книга - Письма с Прусской войны | Автор книги - Денис Сдвижков

Cтраница 85
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Милостивой Государь мой батюшка

Всепокорный сын и раб

Князь Сергей Мещерский


Сентября

1712 58

дня

местечко Пирниц


№ 1451, Bl. 57–58

Беглая скоропись, французский язык

№ 28

Аноним («Pakalache») — Наталье [?] [986],

Пиритц 12/23.09.1758


(59)

No. 14. — du Camp prés de Piritz 1758. Le 12. de Septem.


Mon très chere Coeur, mon Ange et ma vie. J’ai reçu vos deux Lettres dans une couvert, qui me firent verser de larmes de joŷe, puisque vous m’assurez ma vie, que vous etes toujours La même envers moi, vous êtes l’unique objet pour qui je veut subsister. Autrement ma vie ne m’est que trop à charge. Si tôt que nous feront dans les quartiers d’hiver je ferai tout mon possible pour venir voir ma trés chere Epouse et même pour Rester toute ma vie auprés d’Elle.

Je vai vous d’Ecrire mon Etat: voila plusieurs jours que je fai mon devoir dans le Regiment, qui est la plus penible. Je me sers aussi de Domestiques, puisque le petit Vaska est mort, mon Cochet est malade, je ne reste qu’avec trois. Plaigné le malheureux Michailov, le grenadier qui etoit deja Corporal par votre ordre. Dans le fatal journé du 14. d’aout il etoit blessé au pié tout prés de moi. Si tôt que j’ai ordonné qu’on le traine deriere le front le conduisant moi meme d’abord une boule de canon lui emporta la tête et le deux qui le trainé (59RS) furent écrasé.

Nous avançons toujours du Coté droite, L’Ennemi n’est pas eloigné de nous. Nous esperons encore de s’est choquer ensemble. Dieu veuille que cela ne soit pas comme le 14. d’aout. C’est n’est que trop vrai que nous avons remporté le victoire, mais Dieu, combien des hommes morts de tous les deux coté. C’etoit plutôt une Boucherie qu’une Bataille. Et meme etant reste sur la Place de Bataille toute la nuit, qui etoit couvert des mort et des expirans, on ne pouvoit pas faire un pas que sur des cadavre prusse et Russe.

Peut on être guerier pour voir tout cela qui est sensible aux mots d’autrui, pensez y ma vie, — etant toute la nuit a cheval courir d’un coté à l’autre, fouler aux piés les expirans, des Lamètation (sic!) qui me penetrai jusqu’au fond de mon cœur et même qui me tirai des Larmes, et entendre plusieurs hommes, qui m’apeloit par mon nom, me demandant pour grace, que je leurs fasse donner la mort pour finir leurs mots et leurs douleurs. Voila, mon chere Cœur, Les Delices de la guerre, voila pour quoi nous faisons des marches penible, supportons toute les fatigues et toute misere, pourquoi — pour mourir comme un chien ou pour faire mourir les autres.

(60) Vous me reprochez, mon très chere Cœur, mes reproches. Pardonné moi, ma vie: que pouvait-je croire, n’ayant pas si longtems de vos nouvelles? Pour apresent je vous croi telle comme je vous ai quitté. Que le bon Dieu vous conserve et vous donne toute sorte du bonheur. Vous m’ecrivez ma vie que mon frere voulut envoyer tous vos lettres à moi, — je ne les aurai pas encore jusqu’a présent, puisqu’il n’e m’a ecrit qu’un seul lettre depuis que nous nous sommes separé. Vous voulez, ma chere Natacha, que je vous ecrit de longues lettres: je ne peut pas, ma vie, puisque on ne prend pas des grand paquet.

Nous sommes sous le comandement du Prince Dolgorouki, quoi qu’il est bien blessé. La premiere fois je vous ai écrit ma vie, que Tiesenhausen est tué, m’est (mais. — D. S.) on nous a trompé tous, il est prisonier. Notre Braun est aller (sic!) à Thorne, pour se faire querir. Celui la sera méconoissable aprés ses blessures — il a plusieurs blessures sur son visage. Vous m’écrivez aussi, ma vie, par qui je pourrai recevoir vos lettres. C’est le plus sure moyen par le Pr.[ince] Dolgor.[ouki]. Il me [les] rend toujours lui-même, mais je vous conseille, ma vie, de les envoyer dans le couvert de ma mere.

Vous m’écrivez, ma vie, que je prens soin de ma vie: soyez assurai, mon trés chere Cœur, qu’autant que je vous plais je la garderai autant que je pourrai avec honeur. (60RS)

Je ne suis que trés content de votre connaissance avec ma tente et avec Strog.[anov] [987], Enverité ils sonts digne de votre Amitié. Je ne souhaite rien tant que d’entendre que vous etes de-ja separé de votre Fomka. Alors, pour l’amour de Dieu, soyez moi fidelle et gardez votre serment. Ne me faite pas dependre chez les mords (sic!). Vous ne scavez que trop, ma chere Epouse, jusqu’a quelle point je vous adore. Oui, ma vie, vous m’avez eternelement ataché que rien au monde ne me fera pas changer.

Depuis hier nous sommes entré dans La Pomeranie Prusse. Adieu ma vie, mon Ange et mon Ame! Je prie Dieu à tout moment pour qu’il vous donne toute sorte de bon heur et prospérité même au depend (au dépense. — D. S.) de mes jours. Croyez, ma vie, que le jour sanglante de la bataille passé, j’etoit 12. heures attendant la mort a tout moment j’ai pensé souvent à ma chere Natacha — si je serai tué qu’elle aura beaucoup du chagrin et cette idé m’a beaucoup touché dans le moment presque de la mort. Oui, ma vie, je voi que quand je viendrai de mourir c’est en prononcant votre nom. Adieu, aimable et plus aimé que la Clarté du jour, tendre Epouse [988]. Adieu, mon très chere Cœur, ma chere Natacha. Soyez moi fidelle autant que Je vous suis et soyez assurai que je suis eternelement votre trés fidelle et trés soumis Captive et mari,

Le malheureux Pakalache

Je baise mille fois mes chéres enfans, votre bouche charmante et tous vos charmes.


№ 1451, Bl. 59–60

Без конверта и адреса

Французский курсив

Филигрань: лилия


Перевод: Мое драгоценное сердце, ангел мой, жизнь моя! Я получил от вас два письма в одном конверте, которые заставили меня проливать слезы радости, ибо вы заверяете, жизнь моя, что вы все так же остаетесь ко мне прежней; вы составляете единственный предмет, ради которого я желаю продолжать существование. В остальном жизнь моя слишком мне в тягость. Как скоро мы будем на винтерквартирах, я сделаю все возможное, чтобы приехать повидать мою дорогую супругу, и более того, чтобы оставаться подле нее всю мою жизнь.

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