Французский авантюрист при дворе Петра I. Письма и бумаги барона де Сент-Илера - читать онлайн книгу. Автор: Игорь Федюкин cтр.№ 69

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Онлайн книга - Французский авантюрист при дворе Петра I. Письма и бумаги барона де Сент-Илера | Автор книги - Игорь Федюкин

Cтраница 69
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En cette considération, je veut bien assurer Votre Excellence que je vient luy sacrifier tout le mauvais traittement quelle m’a fait et suscité, puisque par les insinuations que Votre Excellence a faittes à Son Altesse Serenisime Monseigneur le prince de Mensikoff, il m’a menacé de coups de bâtons pour aprendre à vivre, disoit-il, à la nation françoise.

Votre Excellence n’ignore pas que de pareils traittemens ne se font point à un gentilhomme du continent de notre Europe, ni encore moins à un homme qui a l’honneur d’estre carracterisé de la direction generalle d’une accademie imperialle.

Oublions, je vous suplie, touttes ses vétilles et concourons de concert à bien servir notre Auguste Maistre et faisons vraiment cesser tout sujet de plainte.

Votre Excellence peut être assurée que j’auray tousjours pour elle tout le respect et toutte la vénération dûe à son carractère.

de St Hilaire.

A St Petersbourg, ce 1 mars 1717 V.S.

РГАДА. Ф. 198. On. 1. Д. 927. Л. 1-1 0б.

Перевод:

Милостивый государь,

я узнал, что Его царское величество, наш августейший господин, был уведомлен о размолвке, которая, как говорят, существует между Вашим сиятельством и мной. Приступаю к Вам с нижайшей мольбой прекратить ее, позволив мне исполнять свои обязательства, дабы мы могли, к нашей славе, учредить академию таким образом, чтобы Его величество могло извлечь из нее намеченную выгоду.

Приняв сие во внимание, я хочу уверить Ваше сиятельство, что предам забвению то дурное обхождение, которое претерпел от Вас и по Вашему наущению, ибо через наветы, что дошли от Вас до Его светлости господина князя Меншикова, он грозил наказать меня палками, дабы научить жить, по его словам, французскую нацию.

Вашему сиятельству прекрасно известно, что в наших краях Европы подобное обхождение невозможно по отношению к благородному лицу, ни тем паче по отношению к особе, удостоенной чести носить чин директора императорской академии.

Умоляю Вас, забудем все эти пустяки и станем союзно трудиться на службе нашего августейшего господина и пресечем в самом деле всякие поводы для жалоб.

Ваше сиятельство может быть уверено, что я всегда буду питать к Вам все уважение и почтение, приличествующее Вашему достоинству.

де Сент-Илер.

Санкт-Петербург, 1 марта 1717 года старого стиля.

N.° 54 Сент-Илер — графу Тулузскому, 29 декабря 1715 г.

A Son Altesse Royalle Monseigneur le Comte de Thoulouze

Pour estre porté au conseil de Regence.

Délibéré par le Conseil de marine tenû au Louvre

le 17e fev. 1716, La Chapelle.

Decision du conseil de Regence: Laisser cette affaire en suspens.

Monseigneur, l’esperance que j’ay que Votre Altesse Royalle me fera la grâce d’agréer que je me donne l’honneur de luy escrire. Je n’eussse jamais osé prendre cette liberté, si le zèle que je conserve actuellement pour la gloire du Roy mon légitimé souverain et pour l’honneur d’une nation aussy honnorable que la nôtre, ne m’obligeoit à le faire, quoy que j’aye été contraint pour une affaire d’honneur de quitter la France et forcé contre mon inclination de servir les precedentes guerres contre ma patrie pendant quinze à seize années.

Le sort m’a fait chercher du service auprès de Sa Majesté Czarienne qui m’a fait la grâce de m’honnorer de la direction generalle des ecolles d’hid[r] ographie et du commandement en chef d’un corps de trois cents gardes marine quelle a etably dans cet arcenal sur le même pied qu’en France, suivant le projet que j’ay eü l’honneur de luy présenter.

J’auray l’honneur de représenter à Votre Altesse Royalle qu’il est venu depuis un an dans ce pays le Sieur La Vie avec un brevet de commissaire de la Marine pour résider en cette Cour et y exercer cette fonction, Sa Majesté Czarienne fut fort surprise qu’un tel homme vint dans ce pays pour y faire les affaires de la France sans lettres créditrices ni aucune recommandation mais seulement un simple brevet. Il ordonna neantmoins qu’on eü pour luy tous les égards imaginables et qu on luy fit tous les honneurs possibles, comme venant de la part d’un monarque pour lequel il a toutte la vénération possible.

La conduite dudit commissaire La Vie a si peu correspondu à tous ces honneurs qu’on luy a fait, que Sa Majesté a été obligée de les faire cesser. Et son irrégularité dans son genre de vie luy a attiré le mépris de tous ce qu’il y a icy de gens de distinction et de toutte la ville, ce qui fait un tort considérable à la nation qui n’est pas connue en general de ce peuple. J’ay été obligé de soliciter et d’insinuer à tout ce qu’il y a icy de gens de distinction qu’il ne falloit point imputer la malversation d’un particulier [à] toute une nation.

Le peu de marchands francois établis dans ce nouveau monde sont dans une consternation des plus déplorables, leur crédit entièrement perdu par les mauvaises affaires que leur chef prétendu a fait, il a emprunté du Czar et de ses sujets les sommes d’environ quatre à cinq mil roubles qui font vingt à vingt cinq mil ducats de France, qu’il a dissipées par une vie vagabonde.

On l’avoit même arrêsté. Si je n’avois insinué et fait insinuer par mes amys que comme il avoit un brevet du Roy, qu’on seroit peut estre mal de le faire sans en informer sa Cour, je ne scay pas même si l’on ne l’arretera point encore, ce qui tourneroit au grand désavantage de la nation. Il est certain qu’on ne le laissera jamais sortir du pays qu’il ne paye tout ce qu’il doit.

Estant informé qu’il ne pouroit point avoir son passeport qu’il n’eu satisffait tout ses engagements, forma le dessein de se sauver, et pour cet effet s’est voulu servir [?] contre son droit du crédit de M. le résident de Prusse qui est party pour sa Cour depuis huit jours, auquel il proposa de le prendre à sa suitte sous le tittre de son valet de chambre, ce que le résident refusa.

Les marchands francois se voyant en proy du mépris et abbandonnez de toutte protection, son venus en corps chez moy pour me prier de leur accorder ma protection, dans le besoin, ce que je leur ay accordé avec beaucoup d’honneur et de plaisir pour avoir occasion de leur témoigner le zèle que j’ay pour ma patrie, je suplie très humblement Votre Altesse Royalle d’estre assurée que j’agiroy en tout sans aucune reserve pour les soutenir et d’employer tout le peu de crédit que j’ay tant auprès du monarque que je sers que de son ministère, j’espere qu’ils me donneront par la suitte en témoignage de la fidelité avec laquelle je les soustiendray.

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