Французский авантюрист при дворе Петра I. Письма и бумаги барона де Сент-Илера - читать онлайн книгу. Автор: Игорь Федюкин cтр.№ 49

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Онлайн книга - Французский авантюрист при дворе Петра I. Письма и бумаги барона де Сент-Илера | Автор книги - Игорь Федюкин

Cтраница 49
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Дон Жозеф барон де Сент-Илер, согласно патенту на чин капитана военно-морского флота, должен сесть на первый корабль, отправляющийся в порт и город Неаполь, с окладом и преимуществами капитанского чина.

Патент военно-морского капитана с окладом и преимуществами капитанского чина.

N.° 18 Сент-Илер — графу фон Дауну, 18 апреля 1714 г.

1714, avril 18, Rome.

A Son Excellence Monseigneur le comte de Daun.

Monseigneur,

Je me suis fait la plus grande violence du monde, avant de prendre la resolution que j’ay prise: Il est naturel à un honnest homme de [se] soustraire de la tirannie après avoir fait avec auttant de zelle que d’inclination mon devoir à l’affaire dont j’etois chargé, puisque je me suis proscrit à jamais de ma patrie, sacriffier mon bien, mes amis et mes parents. Et par l’imposture du plus insigne [indigne] et le plus perfide de tous les homme[s], je me suis vu sacrifier dans un temps don[t] je m’attendois une recompence proportionnée aux service que j’ay eu l’honneur de rendre à l’auguste maison d’Autriche: j’ay toujours rendu à Votre Excellence la justice qui luy est düe et je n’ay jamais cru que l’oprection [oppression] que l’on m’a fait ait été directement de vos ordres, j’ay connu en plusi[eurs] occasion [s] que Votre Excellence ne pouvoit me faire ny bien ny mal et quelle avoit fait à mon egard, s’y j’ose me servir de ces terme [s], ce que Pillate fit à l’egard de Nostre Sauveur qu’après s’être laver les mains de l’iniquitable [l’inéquitable] accusation qu’on luy fit, le livra aux escribes et farisiens, c’est inssy qu’il faut traitte[r] le duc d’Useda et ces adevens. J’espère de la justice divine qu’elle faira connoitre au plus auguste et au plus équitable et plus clemens empereur l’iniquité de cest [ce] méchant homme, qui a sacriffié par son humeur altière milles victimes innocentes.

A mon arrivée en cette ville j’ay eu l’honneur d’escrire une lettre à Son Excellence Monseigneur le Comte de Pallas [Gallas] luy declaran[t] que j’etois prêt à me depposité où Sa Majesté l’empereur l’ordonneroit à condition qu’on me donna de comissaire nactionnal et inparcial [impartial], afin quelle vue ma droiture, et l’imposture de mon acusateur. Je resteroy icy jusques assés que je n’aye veue la reponce où avent prendre aucun party.

J’ay seu [su] par une personne qui est venue de Naples, que Votre Excellence avoit fait arresté le paisan qui m’apporté du vin dans ma prison à cause qui m’avoit lavvé mon linge, j’auray l’honneur de représenter à V[otre] Excellence] que cet homme n’a aucune part à ma fuitte puisque je ne luy remit mon linge que pour me l’engager au mont de la pieta, c’est le preteste [prétexte] que je pris pour ne luy donné aucun sou[p]çon de mon dessain, et pour encore mieux le tromper je luy dit le samedy saint qui vain [qu’il vînt] pour un baril de vin que je devoit sortir de ma prison une des faittes de paques à cause de la paix faitte.

Si Votre Excellence veu[t] scavoir de la manière que je suis sortit en voissy un abrégé. Il y avoit plus de trois mois que je monte tous les jours sur une des tours du château acompagné avec la sentinelle qui restoit dans ma chambre, le jour que je prie la resolution de me sauvér, j’y feu [=fus] le soir à l’heure et demy et dans le tans [temps] que je me promenoit, je pria le soldat qui me suivé de m’aller chercher ma tabasquiere que j’avais laissée dans ma chambre ce qu’il fit. Et comme lui desendoit par un degrait [degré] je descendy par l’autre qui me mena à la place du château je sorty comme ça par votre propre palais je feus [=fus] d’abord achepter une epée, après quoy je m’en feu à Pocito [Procida], p[our] prendre mon linge; un paisan que je pris à chaise me servis de guide pour trouver celluy à qui j’avois remis mon linge; après quoy vaint avec moy jusques à Ponçolo [Pozzuoli], et pour sauver les aparençe[s] de ma fuitte, je luy fis croire que je pourssuivoit un vallé qui m’avoit voilé 108 pistoles, que j’avois envoyer un homme du loste [poste ?] de Monfridoni, et un autre du loste [poste?] de Capua afin de laresté [l’arrêter], que moy j’avois pris cette routte a [au] cas qu’il eu pris le chemin de la mer, que je vouloi aller à Procida, et à Isca [Ischia] pour prier les Gouverneurs] de le faire arresté s’il passoit par là, à cette derniere ville je peus voir le gouverneur à qui je dis la meme chose. Il eu[t] la bonté de donner dans le paneau, je le pria de me faire donner une falouque pour me mener à Gaete [Gaeta] et à Terrechina [Terracina], afin de luy couper le chemin si par [h] azard on l’avoit manquer à Lapona ce qu’il fit ainssy. J’arriva la derniere jatte à midy à Terrechina, il sembloit que Dieu par la divine clemence favorisoit ma fuitte puisque je ne seu pas pleustost [plutôt] party de cette jatte, qu’un vent d’est souffla auttant que je le souaitte. Les mariniers de la falouque m’en felicitoient et atribué cella à un miracle en dizant que dieu voulloit me faire avoir mon vallé [valet] et par concequant mon argent; J’oblier de dire à Votre Excellence que pour ne pas alle[r] à Gaète, je dis aux matelots que puisque le vent etoit si favorable qu’il falloit aller à Terrechine avant d’aller à Gaète, que je laisseroit les ordres au Gouverneur de cette place afin qu’il arresta mon vallé [=valet], et qu’après cette expédition nous descendrions à Gaète et après à Naples. Il feurent fort estonnés, lorsque je luy dit de sans [s’en] retourner à Isca et de remercier de ma part le gouverneur de la bonté qu’il avoit eu de me procurer une terre des seureté [=sûreté], voilla Monseigneur de la manière que je me suis conduit. J’espere que cette relation divertira Votre Excellence et qu’elle verra du moins de quoy je suis capable. J’espere quelle renvoyra le j[e]une hom[m]e que jay laisser à ma place dans sa patrie, ou icy pour que je le face moy-meme. A l’egard de mon équipage je suis seur [sûr] que l’équité de Votre Excellence voudra qu’elle me soit envoyée, afin que je ne dise pas que je me suis mis en chemise au service du plus équitable prince du monde. J’espere Monseigneur cette grâce de Votre Excellence et celle de croire que je seray toutte ma vie avec tout le respect pocible, Monseigneur,

Votre très humble et très obéissant serviteur

St Hillaire.

A Rome le 18e avril 1714.

OeStA/HHStA. Italien-Spanischer Rat Neapel Collectanea. 39 (ait 60).

Fol. 239-242

Перевод:

1714, 18 апреля, Рим.

Его превосходительству господину графу Дауну.

Ваше превосходительство,

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