Французский авантюрист при дворе Петра I. Письма и бумаги барона де Сент-Илера - читать онлайн книгу. Автор: Игорь Федюкин cтр.№ 56

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Онлайн книга - Французский авантюрист при дворе Петра I. Письма и бумаги барона де Сент-Илера | Автор книги - Игорь Федюкин

Cтраница 56
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10. Нижайше прошу Вашего величества милостиво мне позволить, чтоб я все установил против того, что я имел честь Вашему величеству предложить регламентом моим, или чин мой с меня снять. Легче мне сей чести лишиться, нежели не имея того довольства чтоб Вашему величеству устроить такое установление, какое я намеревался, и которое было б Вашему величеству и подданным вашим полезно, а мне самому славно честным, и протч.

Барон С. Гиллер.

В С.Петербурге 18го Сентября 1715.

РГАДА. Ф. 370. Оп. 1. Д. 7. Л. 40-43 об.

N° 26 Сент-Илер — Петру I, сентябрь 1715 г.

Всепресветлейший и державнейший император Барон де Гилер, директор морской академии Вашего освященнаго цесарскаго величества, должности своей быти разсудил изобразить 29 артикулов, которые во учреждение служить имеют корпусу морской гвардии, над которою Ваше освященное цесарское величество оному честь учинили поверить команду во всех экзерцициах, как в академии, так и вне оной, такожде над учительми и профессорами.

Того ради он всепокорнейше просит Ваше освященное цесарское величество за благо принять оные пункты, или все как Ваше величество за потребно разсудит к своей августейшей службе, и под каждым артикулом назначить таковой штраф, как Ваше величество за благо изволит всем оным, которые в том погрешат, и сие учреждение подписать и государственную печать Вашего величества приложить повелеть, дабы оной артикул был в канцелярии Адмиралтейства, чтоб оной всегда смотреть возможно было когда нужда, и указать копии с онаго прибить в каждой сале академии, служащей к экзерциции морской гвардии, дабы содержание онаго им ведомо было.

Барон де St. Гилер РГАДА. Ф. 370. Оп. 1. Д. 7. Л. 44-44 об.

N.° 27 Сент-Илер — Петру I , 20 октября 1715 г.

Très Illustre et très puissant empereur de la grande et petite Russies Je supplie très humblement Votre Sacrée Majesté; que je lui représente que l’аnnee mil sept cent onze, me trouvant en Portugall, au service du même nom, mais a la paix [=paie] de la Reine d’Angletterre. Je découvrit un François envoié a la cour de Portugall par celle de France et d’Espagne, lequel avoit conclu un traité de paix particulier avec le ministère de Portugal, en faveur des couronnes de France et d’Espagne, au préjudice de ses hauts alliez. J’en inform[a] Milord comte de Portmore, commandant les forces d’Angleterre en Portugall, lequel me donnât ordre de faire tout le possible pour enlever ce dit François, lorsqu’il partiroit pour Badajox, place d’Espagne en Extramadour, frontière de Portugall. Je fit si bien que j’exécutai l’ordre que ce general me donnât et lui ammené le dit François avec un aide de camp du marquis de l’admirai general portugaix, lequel avoit été donné a ce François pour l’accompagner jusques sur les frontières d’Espagne et lui faciliter des chevaux de poste. On trouvoit parmi les papiers que ce François avoit, le traitte et l’original qu’il venoit de conclure avec la couronne de Portugal en faveur de celles de France et d’Espagne.

Milord Portmor fit d’abord assembler tous les ministres étrangères de son parti, qui residoient pour lors a Lisbonne pour leur communiquer cette affaire et conférer avec eux sur cette conjoncture. Il fut convenu que Milord Portmore envoieroit sont secrétaire premier a la Reine d’Angleterre, avec le traité en question et l’original, et toutes les lettres qu’on trouva a cet envoyé françois que Diego Mindosa, secrétaire d’État du roi de Portugal, ecrivoit a monsieur le Duc de Vendôme, dans cet empire le généralissime des trouppes espagnoles, et a monsieur le Marquis de Baÿ aussy general d’Espagne commandant les forces d’Extramadoure, et les ministres étrangères en envoyeront chacun une copie a leur maitres.

Je fut obligé de me tenir chez Milord Portmore pour ne pas etre exposé a la fureure des Portugais, en attendant qu’il plut a la reine d’Angleterre de donner ses ordres a mon egard a Milord Portmore, ce quelle fit trois mois apres le départ de son secrétaire, lui aiant fait écrire par Milord Comte de Dartmouth, secretaire d’État de la Grande Bretagne, l’exhortant de la part de la reine de me garder chez lui, jusqu’à ce qu’il se présente des vaissaux de guerre pour m’embarquer dessus craint [e] que je ne tombât entre les mains des François, si je partois avec un paquebot.

L’il pouvoit me promettre de la part de la reine que d’abord que je serois arrivé en Angleterre, qu’elle m’assigneroit cinq cent livres sterling par an de pension ma vie durant, puisque j’etois d’une religion qui suivant les loix d’Angletterre je ne pouvois occupper directement aucun emploi a son service.

Mon malheur voulut qu’il ne se présenta aucune occasion pour m’envoier en Angleterre que quatre mois apres l’ordre que Milord Portmore reçeut de la reine, lorsque je fut arrivé en Angleterre, je rendit a Milord Oxford grand Trésorier, et a Lord Dartmouth, secretaire d’Etat, les lettres que Milord Portmore m’avoit donné pour l’un et pour l’autre, lesquels me firent un acceuil très favorable, me remerciant de la part de la reine du service que je venois de lui rendre, et qu’incessamment elle feroit sentir les promesses qu’elle m’avait fait espérer par Milord Portmore

En solicitant cette recompense, j’eus le malheur que Messieurs les François mirent par leur intrigue le gouvernement d’Angletterre dans leur interets, avec lequel ils traitterent la paix particulière a l’insçû de ses autres alliez, et me voiant amusé des paroles, je suivit un jour Milord Oxford et Milord Dartmouth a Winsor, ou la reine se trouvoit, j’écrivis une lettre de mon auberge a Milord grand Trésorier pour lui représenter mon etât, et le suppliai de finir mon affaire, tendis qu’il se trouvoit auprès de la Reine. Ce ministre trouva dit il dans cette lettre une expression menaçente, ce fut le pretexte qu’il prit pour me disgracier a la solicitation de Messieurs les François qui alors triomphoient dans leur esprits, il me fit arrêter et mettre sous la guarde d’un messager d’Etat pour me prendre les pieces justificatives de ma pretension et du service que je venoit de rendre, cela étant fait, me fit donner cinq cent livres sterling pour une seule fois et m’envoia en Hollande. Arrivant a la Haye, j’eus l’honneur d’ÿ trouver Milord duc de Malbourough a qui je représentai le mauvois traittement qui m’avoit été fait apres le service signalé que je venois de rendre. Il me fit la grace de m’en témoigner du chagrin et me promit de me donner toutte son assistance et sa protection, s’il pouvoit jamais etre en état de le faire, il me présenta au prince Eugène de Savoye qui me donnât des lettres pour l’empereur des Romains qui me donna de l’emploi a son service jusqu’à la conclusion de la paix derniere.

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